Décider d’aller mieux
Début Juillet, les congés d’été commencent et les circonstances de ma vie m’ont amenée à me retrouver seule, coincée à Grenoble, sans projet de vacances. Je tourne en rond chez moi, partagée entre une envie d’évasion et l’inertie qui me gagne.
Il me revient soudain à l’esprit, la réponse faite un jour à la question sur la suite à donner à ma vie : « Oh ! rien d’ extraordinaire, juste apprendre à savourer le bon même tout petit de ma vie, jusqu’au plus profond de mes cellules » Et bien j’y suis là dans le « petit » ! Alors comment je le vis ? Pour le moment, avouons-le, avec de l’amertume au fond du cœur… l’aurais-je oubliée cette réponse ?
La nuit qui suit, étouffante, m’empêche de dormir, l’énervement me gagne. La machine à ruminer se met en marche, jugements, critiques envers moi et les autres affluent : « plus personne ne pense à moi ! De vagues promesses d’invitation à la campagne non renouvelées et moi qui n’ose pas rappeler de peur d’imposer ma présence ! »… Et à ce stade je ne vois plus, bien sûr, que les ratages de ma vie et c’est bientôt un tel brouhaha intérieur que c’est la fournaise au dedans comme au dehors !
Au secours ! Il faut que ça s’arrête !
Au petit matin, c’est décidé je pars ! Je me contenterai de ce qui est à ma portée : les alentours de la ville, la nature est proche ici. Je n’ai plus de voiture, je me déplacerai en tram. Et puis au fond de quoi ai-je vraiment besoin et envie, là maintenant ?
La réponse est rapide : un petit vent frais, l’ombre des arbres, dans un coin de verdure tranquille avec des chants d’oiseaux.
Je prépare un petit sac à dos avec l’essentiel. À 7h30, avec une vague idée de ma destination, je prends le premier tram venu jusqu’au terminus à quelques kilomètres de là. Je suis une route dans un quartier inconnu et finis par arriver jusqu’à un parc un peu sauvage.
Là, au bout d’un sentier, j’avise deux bancs sous de grands arbres, je m’installe sur celui qui me convient le mieux. C’est le calme du petit matin, un vent rafraîchissant souffle sur mes jambes, l’ombre des branches est bienfaisante, des oiseaux chantent, et devant moi le panorama grandiose des monts de Chartreuse s’offre à ma vue. C’est exactement ce que j’avais souhaité, au détail près !
Merci mon ange pour ce cadeau somptueux ! J’essaie de savourer pleinement en partageant avec toi ce bien-être, sans toutefois parvenir à l’intensité à laquelle j’aspirais. Et sans en comprendre la raison. Mais j’accepte qu’il en soit ainsi malgré une légère insatisfaction.
Avant de repartir, je remercie en ramassant des détritus au pied de mon banc… « pour la terre ».
Plus tard sur les conseils de ma correspondante, Cathy, je mets par écrit cette expérience, un autre petit dépassement pour celle qui n’ose pas trop se montrer, qui ne se sent pas à la hauteur ! En finissant d’écrire mon témoignage je me sens envahie par un sentiment de joie inattendue !
Voilà ce qui manquait à ce que j’avais vécu ce matin-là !
Merci mon ange de m’avoir gâtée et aidée en me « poussant » à prendre la décision de me dépasser un peu et de partager cette traversée.