Vendredi 27 mars, sur l’instant, je ne me suis pas sentie concernée par ce jeu. Le pratiquant depuis longtemps, je l‘avais laissé dans un coin de ma tête…
Aussi, samedi ai-je été surprise par la tristesse qui m’habitait dans l’après-midi.
– « Tiens, pourtant je vais bien! Nous venons de vivre un bon moment Skype avec Patricia. Qu’est-ce qui me rend triste à ce point ? »
A peine ai-je prononcé ces mots que j’éclate en sanglots, de gros sanglots.
– « Que m’arrive-t-il ? D’où vient cette souffrance ? »
Surgissent, dans mon esprit, les informations du matin. Tous ces décès, c’est violent ! Tout peut s’arrêter très vite… Je le reçois en pleine poitrine. Il y a urgence !
– « Et si cela m’arrivait, quel blessé n’ai-je pas soigné ? Avec qui je ne suis pas en paix ? »
S’impose à moi immédiatement l’image de ma nièce C……. Nous étions très proches. Notre relation a pris de la distance depuis que je n’ai pu assister à son mariage. J’animais un stage en Bretagne. Nous nous sommes revues, oui, mais je ne percevais plus dans ses yeux la même joie.
Je sais qu’il est là mon rendez-vous.
– « Mais comment faire ? Comme ça, tout d’un coup ? »
J’hésite pendant un long moment. C’est trop bête, je ne vais pas rester loin d’elle. Alors je me lance par message : je lui dis combien elle me manque. Que j’ai dû être maladroite pour que cette distance se soit créée. Que je serais heureuse d’avoir des nouvelles d’elle et de ses filles…
En appuyant sur le bouton envoi, un soupir de soulagement monte de ma poitrine. Je me sens apaisée. Surprise de ne rien attendre. Voilà c’est fait !
Quelques minutes plus tard, C……me répond, heureuse de ce lien. Me disant combien cela serait bon d’organiser une rencontre familiale pour tous se retrouver. Dans la soirée, elle me propose un rendez-vous par Skype, le lendemain.
Là, je sens que mon ange est présent. Il me souffle de lui faire la surprise : d’y associer mes enfants et ma sœur. Comme je nous sens aimées ! Ce dimanche, nous avons partagé un bon moment chaleureux et tendre.