J’ai horreur de l’informatique, je ne comprends rien à sa logique.
J’ai horreur de ce langage trompeur où « accepter » se fait en un clic et où « refuser » demande de nombreuses opérations.
J’ai horreur de cet écran qui cache ce que je fais pour exposer une pub.
J’ai horreur de ces espions qui me recommandent des « amis » après avoir lu mon courrier.
…..J’arrête là ma liste sinon je vais encore m’énerver.

Pourquoi faut-il supporter tout ça quand on souhaite simplement échanger des e-mails, réserver une place de théâtre ou avoir accès à une encyclopédie quasi universelle ?

Heureusement mon fils vient depuis quinze ans résoudre mes problèmes et réparer mes erreurs.

Mais voici qu’arrive le confinement… et notre correspondant nous avise qu’on va utiliser un truc qui s’appelle skype et ensuite gotomeeting.
Hé ho, je suis tout seul devant mon écran !!!

Téléguidé par téléphone, je passe des heures à installer le logiciel,(merci à mon fils et aux amis) pour découvrir qu’il n’y a pas de micro ni caméra incorporés dans mon ordi. Quel gâchis de temps et d’énergie pour tous !
Après une nuit de récupération, je me rappelle que j’ai un vieux portable (en windows 7 ). Toujours téléguidé, je finis par avoir skype pour constater que là non plus il n’y a pas de caméra intégrée !

Décidément, ça ne s’arrête jamais les emmer… J’admets que ce télé-monde m’est incompréhensible; pas question que je remette les doigts dans cet engrenage !!!
Et je pourrais même dire à Patricia que j’ai tout fait, et que ce n’est pas de ma faute si…
Tout ?………non.
Peut-être y a-t-il un moyen d’acheter caméra et micro dans un Paris confiné ?

Alors, ce mercredi 22 avril, j’ai passé 8 heures devant mon écran à questionner les magasins. Rien à Paris (épuisé), rien en banlieue (sauf 3 cartes de « client privilégié » en plus !), rien en téléachat (sauf Hong Kong, livrable en 21 jours après le déconfinement).
Voilà. J’ai tout fait.

Alors ? Où est ma surprise ?
C’est que j’ai passé ces 8 heures sans le moindre énervement. Toutes les impasses, tous les renvois, toutes les contrariétés successives ne m’ont pas perturbé. Ma tête de mule et mes nerfs de fillette ont accepté tout ça sans se révolter.
Le but que je poursuivais était assez important pour que ces anicroches me paraissent secondaires.
J’ai reçu ma leçon: Quand le but est juste, les difficultés sont passagères.
Merci à cet enseignement reçu dans la joie.

Aie ! voilà que mon petit moi revient: ce récit est-il digne d’être témoignage ? J’envoie ou non ?

Clin d’oeil de mon Ange:
Le téléphone sonne. Une amie cherche dans « les Dialogues » où se trouve un passage qui parle du plan et du temps. Je cherche et je trouve.
Mais je lis aussi que ça commence par:

 » G: de quel point faut-il que je parte dans mon travail ?
— de la certitude. »

Merci. La certitude et le but juste sont réunis dans mon adhésion à notre association.

Claude F.