Ce matin, c’est le jour du jeu du compliment. 
C’est bien ! J’aime dire des choses belles et agréables aux gens !

Je laisse aller la journée.
–       Tiens là, en répondant à E ., si je rajoutais un compliment ? 
Mais impossible !… Bon, ce sera au mail suivant.
M. m’appelle au téléphone. Au fil de la conversation me vient l’idée d’un compliment. Mais, encore une fois, impossible !…
Plus tard dans la soirée, c’est P. qui m’écrit. Et là, j’ai envie de finir en beauté. Pourtant, je n’y parviens encore pas…

Troublée devant mes échecs, je finis par m’asseoir :
–       Mon Ange, pourquoi offrir un compliment m’est si difficile ? Alors que, pourtant, je sais ce que j’ai envie de dire…

Dans le silence, je laisse venir sa réponse. Et je me retrouve devant un double paradoxe. 
Tout d’abord un souvenir : quand Maman nous demandait de faire quelque chose, c’était toujours : « J’aimerais que tu fasses… » Si je ne fais pas, elle ne m’aimera donc plus ?!… Et Judas, lui, il a embrassé Jésus alors qu’il L’avait vendu !…
Dire l’amour est donc fait de faux. C’est louche : ça attend toujours quelque chose en retour, ou bien c’est fait de mauvaises pensées par derrière.

Et puis, impossible de dire l’amour sur commande. Dire à quelqu’un qu’on l’apprécie, ça ne peut être vrai que si c’est spontané.

Saisie par ces deux réponses, je me retrouvais en fait devant deux de mes misères : celle qui a peur de se faire avoir si elle dit ses sentiments parce que le vrai, le sincère… ça n’existe pas. Et celle qui n’aime pas qu’on lui impose parce que ça tue son élan, sa spontanéité.

C’est toujours un vrai soulagement de trouver où ça fait écho à notre histoire ! 
Etrangement, mon compliment s’est alors transformé en pardon pour ma Maman : elle qui a tant manqué d’attention… qui n’a jamais reçu d’amour spontané de ses parents parce qu’à cette époque-là, l’amour ça ne se dit pas, ça ne se montre surtout pas… pour en recevoir, il faut le marchander… Alors, c’est bien normal que pour elle travail et amour soit emmêlés !

Une sincère félicitation s’est murmurée en moi :
–       Bravo, ma toute Douce ! Tu as tenté… et te voilà pleine d’amour !
Merci mon Ange ! 
—–

Loue ! Loue en chacun ce qui est louable.
La vraie louange construit. Tu verras des miracles.
MAIS N’EMBELLIS JAMAIS ET NE MENS PAS,
MEME AVEC DE BONNES INTENTIONS. (ENT. 25-Lili)

Véronique