Oh la la ! Il faut absolument que j’aille faire du vélo !
C’est la sortie de l’hiver, les beaux jours arrivent, je dois vraiment me remettre en forme…
Ces « il faut » et « je dois » rendent la perspective d’une petite balade à vélo tout de suite moins attrayante… Mais bon, il faut y aller, quoi !
Et puis, je dois déjà remettre ce bon sang de vélo en état, le nettoyer, regonfler les pneus…
Certes ! mais je peux tout aussi bien venir prendre des nouvelles de ma fidèle monture qui me supporte depuis tant d’années sans broncher, et lui prodiguer quelques soins qui vont lui redonner fière allure ! Alors cette remise en état est facile…
Ah zut ! les températures sont encore celles d’un mois de mars, je vais devoir m’habiller chaudement, m’engoncer dans plusieurs couches, mettre ces gants qui rendent malhabiles…
Certes ! mais je peux tout aussi bien prendre soin de moi, tenir compte des réticences de mon corps à aller affronter une certaine fraîcheur et lui accorder cette protection ! Alors ces différentes couches de vêtements deviennent un cocon douillet !
Bon, maintenant que je suis en selle, on va voir de quoi je suis capable ! Il faut vite réapprendre à ces muscles le goût de l’effort, l’endurance : puisque je suis sorti pour commencer ma remise en forme, cette 1ère sortie doit être rentable !
Certes ! Mais je peux tout aussi bien pédaler à mon rythme, le nez au vent pour sentir cet air vif me pénétrer délicieusement ! Alors, je ne suis que plaisir !
Allez ! 1h minimum pour commencer à perdre quelques grammes ! Après cet hiver léthargique, ce n’est pas un luxe, et plus tôt je m’y mettrai, mieux cela vaudra.
Certes ! Mais je peux tout aussi bien être à l’écoute de mon corps et laisser mes jambes sentir quand elles auront assez tourné pour donner le signal du retour ! Alors j’ai le sentiment très enveloppant de m’être respecté !
Incroyable comment une simple sortie en vélo peut être l’occasion de se fustiger à tous propos à coup de « il faut » ; et pourtant, chacun de ces « il faut » est une opportunité de se cajoler avec la douceur d’un « je peux ».
Claude H.