Quand mon épouse me propose de l’accompagner lors d’une visite à des personnes transgenres souhaitant sortir de la prostitution, je trouve des excuses pour ne pas y aller par peur de ne pas pouvoir faire face à ces personnes que je voyais très expérimentées de la « vraie vie ». Quelque chose me dit d’y aller quand même et je m’approche d’elles d’une façon respectueuse, sans jugement. Elles m’ont tout de suite accueilli chaleureusement.
Comblant nos respectifs besoins d’être reconnu(e)s, nous nous sommes rapidement ouverts l’un(e) à l’autre.
Elles apprécient mon aide à leurs démarches administratives nécessaire pour leur intégration en France (régularisation de séjour en France, santé, aide sociale, logement, formation, emploi, changement état civil homme-femme). Cela nous permet aussi quelques sorties conviviales.
En échange de mon aide, elles me font confiance, me réclament, me recommandent aux autres et m’introduisent dans leur monde.
Leur reconnaissance me fait prendre conscience de ma qualité de fiabilité et de responsabilité envers elles.
Grâce à elles, je m’approche maintenant librement des personnes vivant dans la rue, ce que je n’aurais jamais osé faire avant.