« Qu’est-ce que je pourrais bien faire ? » telle est la question que je me suis posée lorsque Marie-Christine a parlé d’une solidarité à trouver et à pratiquer.

En premier lieu j’ai pensé : « Une activité qui va s’ajouter à ma pile déjà bien haute ! Je suis déjà bien occupée et bien fatiguée, je ne vois vraiment pas, ce que je pourrais faire de plus ? ».

J’ai écarté de mon esprit l’aide caritative, l’aide tournée vers d’autres humains. Je me suis dit « J’en fais déjà assez dans mon travail social et dans les associations dans lesquelles je suis engagée, j’ai envie d’autre chose ! » Je me suis interrogée sur ce que signifiait pour moi être solidaire : J’avais envie de donner en légèreté telle une bulle de savon.

Première envie

Une envie a émergé « prendre soin » de mon environnement. J’ai commencé par un désir qui me chatouillait depuis plusieurs mois : le nettoyage de l’église de mon village, un édifice majestueux !

En prendre soin pour respecter les matériaux offerts, pour honorer les efforts des nombreux bâtisseurs pour que ce précieux puisse perdurer dans le temps, telle était mon intention.

Puis une soirée « Solidarité » m’a rappelé « qu’une vraie solidarité se fait dans l’ordinaire, de façon régulière et pas forcément dans le spectaculaire ».

Deuxième envie

Ma quête pour trouver ma solidarité a repris pour m’arrêter sur le ramassage de ce qui est communément appelé « déchets ».

Une action que j’effectue depuis maintenant plus d’un an, quasi tous les jours, sans efforts au détour de mes divers déplacements à pied.

Cela me surprend beaucoup. Je croyais bien plus gratifiant de nettoyer quelque chose de beau comme l’église de mon village !

J’aimerais bien identifier les ingrédients et étapes de cette recette magique pour pouvoir la transférer à d’autres aspects de ma vie !

Moi qui au début préférais éviter ces déchets, préférais ne pas les regarder, ne pas les toucher, sans gants de protection, de peur qu’ils me contaminent tout en m’insurgeant qu’on ne pouvait pas laisser ces déchets là où ils étaient car cela souillait le « sacré ». (La terre)

Mon regard et mon attitude ont évolué progressivement. Cette bouteille en plastique toute défoncée sur le bord de la route était bien plus qu’un « rien, un simple déchet ». Elle avait été le réservoir pour un(e) assoiffé(e). Elle avait été utile. Placée dans un bac jaune, elle pouvait être transformée pour de nouveau servir.

Avec le sourire

Si j’ai trouvé ma solidarité du moment, la pratiquer de façon juste c’est à dire dans la joie et la pleine conscience n’est pas chose aisée ! Dans ma tête résonnent encore des « beurk », « je t’ai vu mais je ne t’ai pas vu » « je ne peux pas, désolée, j’ai les mains pleines »…
mais maintenant suivi d’un sourire !